Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 30 octobre 2015
Climat

Les élus littoraux veulent peser dans la COP21

L’Association nationale des élus du littoral (ANEL) adoptera une résolution à l’issue de ses journées nationales d’études qui se terminent aujourd’hui à Saint-Tropez (Var) et sont consacrées durant deux jours aux « collectivités locales face aux changements climatiques ». Ce texte sera transmis à Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, du développement durable et de l’énergie et représentera, selon le président de l’association, Jean-François Rapin, « la contribution »  des élus du littoral à la conférence des Nations unies sur les changements climatiques, COP21, à Paris du 30 novembre au 11 décembre prochains. La résolution s’appuiera notamment sur les conclusions des ateliers organisés autour des enjeux du réchauffement climatique pour les rivages, de la nouvelle gouvernance de l’eau face aux impacts sur les ressources, des innovations face au changement climatique et des cadres et outils de planification dont disposent les élus pour adapter les territoires à cette transformation. Car, comme l’a souligné Jean-François Rapin, ainsi que de nombreux intervenants, le changement climatique « intègre toutes les contraintes et toutes les problématiques rencontrées sur le littoral. »  Or, a ajouté le maire de Merlimont (Pas-de-Calais), « nos communes sont en première ligne et nous devons nous adapter le plus vite possible »  à la montée du niveau de la mer, à l’érosion et aux changements sur la biodiversité, alors que sur une bande littorale de 500 m le nombre de logements et la densité sont supérieurs à la moyenne nationale.
Les réalisations et les initiatives pour y faire face existent et même si « la seule mesure intelligente serait de se retirer du trait de côte », les collectivités du littoral ont à jouer « un rôle essentiel pour que le probable ne se produise pas », a souligné, lors d’une introduction très appréciée de ces journées d’études, le professeur Gilles Bœuf, biologiste nommé en juillet dernier conseiller scientifique auprès de Ségolène Royal.
Si tous les intervenants ont souligné les enjeux environnementaux et économiques du réchauffement climatique pour les territoires et les populations, certains élus ont aussi rappelé la difficulté de mener cette « bataille »  dans un contexte de baisse des dotations et de « sédimentation »  des règlementations. « Le problème érosif le plus corrosif, c’est l’Etat et endiguer ses déferlantes devient très compliqué », a lancé Gil Bernardi, vice-président de l’ANEL et président du Syndicat des communes du littoral varois. Noël Faucher, président de la communauté de communes de Noirmoutier (Vendée) et membre du comité directeur de l’AMF, a de son côté affirmé à Maire Info que les documents de planification comme les plans de prévention des risques littoraux « sont décidés pour l’ensemble du territoire et sont difficiles à adapter alors que le changement climatique nécessite, en fonction des observations, d’adapter nos réponses le plus rapidement possible. » 
Coïncidence du calendrier, ces plans de prévention ont fait hier l’objet d’une instruction pressante de Ségolène Royal pour en accélérer l’approbation (lire article ci-dessus).
Ces questions seront certainement aussi abordées lors du prochain Congrès de l’AMF, les maires étant invités à « s’engager solennellement en faveur du climat »  lors de la séance de clôture le 19 novembre prochain.
José Soto à Saint-Tropez

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