Pour ne pas laisser dans «
l’angoisse » les fonctionnaires, tous les agents recevront «
à leur arrivée » une formation au respect de la laïcité et un «
référent » de «
proximité » sera joignable pour répondre à toute question, a annoncé aujourd'hui la ministre de la Fonction publique, Annick Girardin.
Invitée de RMC, la ministre a explicité son intention de mettre en œuvre «
immédiatement » six des vingt propositions de la commission dite laïcité mise en place au printemps, dont le rapport a été rendu public aujourd’hui.
Elle a notamment cité la préconisation d’une formation initiale obligatoire «
à tous les niveaux pour tous les fonctionnaires », en «
faisant des cas pratiques, en rappelant la loi ». «
Je souhaite qu’il y ait un référent laïcité dans toutes les administrations, qui puisse être joignable, de proximité » pour que quand un agent «
a une question », il ait «
tout de suite une réponse ». Cet «
accompagnement, c’est essentiel » car «
les agents sur le terrain me disent soit on a personne, soit on a contre-ordre », a-t-elle ajouté.
La laïcité est «
bien appliquée dans la fonction publique et ne pose pas, en règle générale, de problème » mais le «
ressenti » des agents est «
assez négatif », ils «
connaissent un certain nombre d’angoisses, un sentiment d’abandon », affirme Annick Girardin.
La ministre a cité quelques exemples à l’appui : «
à la piscine, la demande d’un couloir spécifique pour une femme, à l’hôpital qu’un enfant garde la kippa alors qu’il va rentrer en salle chirurgicale » ou encore «
un agent public qui vient travailler avec deux énormes boucles d’oreilles en forme de croix ».
Face à ces expressions religieuses, «
d’abord il y a le droit » et puis «
le bon fonctionnement du service, tous les sujets médicaux, la survie du patient ou les questions d’hygiène et sécurité », a-t-elle dit.
Dans son rapport, la commission présidée par Émile Zucharelli, ancien ministre de la Fonction publique, écrit que «
le nombre de situations problématiques liées à l’application du principe de laïcité reste faible dans la plupart des structures publiques ».
«
Les agents font état, dans une grande majorité, d’une difficulté – vécue ou appréhendée – liée à l’application de la laïcité », souligne le texte. La «
difficulté » vient du «
manque de formation qui alimente une peur de ne pas savoir comment réagir en cas de problème » et «
une crainte de ne pas être soutenu par leur hiérarchie ».
Le rapport pointe notamment le fait que «
lorsqu’un agent entend faire respecter les règles découlant du principe de laïcité, il peut parfois lui être reproché d’adopter une attitude discriminatoire à l’égard des personnes concernées (qu’il s’agisse d’ailleurs d’agents ou d’usagers) ».
La commission suggère une « f
ormation initiale obligatoire », l’installation de «
référents » et un «
portail internet commun » aux trois versants de la fonction publique (Etat, hospitalière, territoriale) sur le sujet.
Elle propose également la mise en place d’un «
baromètre » afin de «
quantifier les difficultés » des agents sur le terrain et les analyser.
Rappelons que le CNFPT a signé un partenariat avec le ministère de la Ville et le Commissariat général à l'égalité des territoires qui a débouché sur un plan national de formation des agents territoriaux sur ces questions de laïcité.
Pour accompagner le secteur privé, le gouvernement avait déjà présenté le mois dernier un «
guide pratique du fait religieux dans les entreprises privées », énonçant sous forme de 39 questions-réponses les principes de base. (Avec AFP)
Télécharger le rapport.