Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 23 février 2004
Responsabilités

Accident du Val Cenis : le syndicat intercommunal responsable des installations de la station choisit, "à ce stade de l'enquête à laquelle il n'a pas accès, de ne pas faire de commentaires publics"

Deux employés de la station de ski de Val Cenis (Savoie), où une fillette a été tuée le 14 février par un tapis roulant, ont été mis en examen vendredi pour "homicide involontaire" et placés en détention provisoire, a déclaré à la presse le procureur de la République d'Albertville. Les deux hommes, dont l'identité n'a pas été révélée, sont également mis en examen des chefs de "blessures involontaires et modification de la preuve", a ajouté le procureur, Henri-Michel Perret. Le syndicat intercommunal de Val-Cenis (SIVOM), responsable des installations de la station, "a choisi, à ce stade de l'enquête à laquelle il n'a pas accès, de ne pas faire de commentaires publics", selon un communiqué publié jeudi. Le syndicat intercommunal "souhaite que ce choix soit bien compris comme sa volonté de respecter la douleur et le deuil de la famille de la victime, et le déroulement normal de l'enquête", ajoute le communiqué. Agathe Jouin, 7 ans, originaire de Haute Garonne, avait emprunté samedi avec sa famille le tapis roulant qui dessert, sur une portion de terrain plat, le départ d'une remontée mécanique. Elle portait ses skis dans ses bras. Arrivée au bout de la bande porteuse, l'enfant a été happée par le mécanisme et entraînée dans une trappe. Malgré l'intervention immédiate de son frère, âgé de 14 ans, puis des sapeurs-pompiers et des médecins, la fillette, dont seul le haut du corps dépassait de la machine, a péri, la cage thoracique écrasée. Une information judiciaire a été ouverte contre X pour "homicide involontaire" mercredi 18 février par le Procureur de la République. La première expertise judiciaire, rendue dès la veille, conclut que les systèmes de sécurité de l'appareil, qui auraient dû arrêter la machine en cas d'incident, avaient été débranchés. Un employé des remontées mécaniques s'est présenté spontanément jeudi à la gendarmerie. Au cours de sa garde à vue, "il a reconnu de nombreux disfonctionnements sur l'ensemble des tapis roulant, depuis leur mise en place" dans la station, selon le communiqué lu par le procureur. Quatre tapis roulant sont en service. Celui qu'avait emprunté la fillette avait été inauguré en décembre 2003. Selon cet employé, "quelques heures avant l'accident mortel, un technicien est intervenu sur le tapis roulant, afin de limiter les arrêts intempestifs de l'appareil", a relaté le procureur. "Cette intervention a conduit à la neutralisation du système de sécurité du tapis roulant", a-t-il poursuivi. Identifié et interpellé, le technicien a confirmé, au cours de sa garde à vue, être intervenu sur le tapis roulant, "mais il réfute les accusations de son subordonné quant à la désactivation des sécurités", a encore déclaré Henri-Michel Perret. Enfin, a observé le procureur, "il ressort des constations et des auditions que" la scène du drame "a été modifiée au moment des premiers secours".c=http://www.updatead.com/b

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