Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du vendredi 15 juin 2018
JOP 2024

L'héritage des JO en Seine-Saint-Denis sera bien préservé pour l'essentiel

Le rapport conjoint des inspections générales des finances et de la jeunesse et des sports, rendu public en mars dernier, avait fait couler des sueurs froides dans le dos des élus de Seine-Saint-Denis. Finalement, les sacrifices préconisés concernant l’héritage des Jeux olympiques de Paris en 2024, n’ont pas été retenus par le gouvernement. Le Premier ministre, Édouard Philippe, a tenu hier, lors de la signature du protocole d’organisation des JO, à rassurer les élus sur ce point.
« Il n’était pas question de passer par pertes et profits les réflexions du rapport, mais il était fondamental de le faire dans une logique de préservation de l’héritage », a-t-il souligné en présence de Tony Estanguet, président du comité d’organisation Paris 2024, d’Anne Hidalgo, maire de Paris, et de nombreux élus municipaux, départementaux et régionaux venus apposer leur signature sur le document.
Des modifications seront tout de même apportées au projet initial, afin de parer aux surcoûts éventuels – environ 10 % du budget dédié à la construction des sites olympiques – pointés du doigt par le rapport. Ainsi, le centre aquatique construit à Saint-Denis, en face du Stade de France, qui concentrait l’essentiel du dérapage budgétaire, sera redimensionné à la baisse, à l’aide de structures temporaires, et en regroupant les épreuves de natation, plongeon et water-polo, prévues sur deux sites à l’origine. En revanche, Paris 2024 a accepté de débourser 40 millions d’euros supplémentaires pour financer la construction, non prévue dans le dossier de candidature, de trois piscines dans le département, et abonder le plan « Piscines »  du conseil départemental.
« Nous sommes satisfaits, cela nous conforte dans notre méthode de négociation qui conjugue vigilance et exigence », a déclaré à Maire info son président, Stéphane Troussel. Il faut dire que comme l’a rappelé Édouard Philippe, l’objectif du gouvernement est aussi de « développer la pratique sportive »  ; or actuellement en Seine-Saint-Denis, sous-équipée en la matière, seul un élève sur deux sait nager à son entrée au collège.
Autour du village olympique, qui sera construit à cheval sur L’Île-Saint-Denis, Saint-Denis et Saint-Ouen, la plupart des aménagements visant à embellir le cadre de vie, comme l’enfouissement de lignes électriques à haute tension ou la construction de murs antibruit autour de l’autoroute A86, ont été maintenus contre l’avis du rapport, mais grâce, notamment, à un nouvel apport des collectivités concernées. Les 17 000 lits des athlètes seront reconvertis en 2200 logements familiaux et 900 pour étudiants, ainsi que des hôtels, bureaux et commerces.
Dans le « cluster »  rassemblant plusieurs équipements sur les communes de Dugny, du Bourget et de La Courneuve, le village des médias sera maintenu et transformé à l’issue des Jeux en un nouveau quartier de 1300 logements – un peu moins que le projet initial toutefois. Les détails concernant la dépollution de certains terrains n’ont pas encore été dévoilés, et certains passeront peut-être à la trappe, comme celui de Total Solvants à Aubervilliers et Saint-Denis, dont le financement ne sera pas assuré finalement par Paris 2024.
Le protocole, qui valide définitivement le projet mis en œuvre, devra encore obtenir l’assentiment du comité international olympique (CIO), en visite les 18 et 19 juin à Paris.
E.G.E.

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