Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 19 février 2015
France

De nouveaux cimetières vandalisés en Normandie et dans les Pyrénées

Deux cimetières ont été vandalisés dans des villages du Calvados et de Haute-Garonne, suscitant hier une vive réaction du pouvoir, trois jours après la découverte de la profanation d'un cimetière juif en Alsace.
A Tracy-sur-Mer, tout près des plages du Débarquement, comme à Saint-Béat, dans les Pyrénées, les tombes proprement dites n'ont pas été saccagées, mais des objets funéraires ont été renversés.
« Ces actes indignes portent atteinte aux valeurs de notre République. Tout sera mis en œuvre pour que leurs auteurs soient rapidement identifiés et punis », a déclaré le président de la République François Hollande dans un communiqué.
Dans un tweet, le Premier ministre Manuel Valls a lui aussi condamné la profanation de Saint-Béat : « Nouvelle profanation d'un cimetière à Saint-Béat. Ces actes ignobles ne resteront pas impunis », a-t-il écrit. Il avait déjà exprimé mardi soir par un tweet son « dégoût »  et son « indignation »  concernant Tracy-sur-Mer, où les faits se sont produits dans la nuit de lundi à mardi.
Dans ce village normand, « une petite dizaine de croix ont été retournées et plantées dans la terre, sur un total de 30 à 40 tombes touchées. Il n'y a pas d'inscription sur les tombes », a indiqué le maire, Jean Bedez.
Ces dernières semaines, des dégradations similaires ont été constatées dans des cimetières dans un rayon de 10 km autour de Tracy-sur-Mer, selon les gendarmes. Pour Jean Bedez, les dégradations n'ont « rien à voir avec ce qui s'est passé à Sarre-Union »  dans le Bas-Rhin) où 250 tombes ont été profanées. « A mon sens, c'est plutôt (le fait) d'une bande de jeunes soit alcoolisés soit enfumés », a ajouté le maire.
A Saint-Béat, tout près de l'Espagne, une quinzaine de tombes ont été dégradées. Selon les premiers éléments de l'enquête, les tombes n'ont pas été soulevées mais des objets posés dessus ont été renversés ou cassés : principalement des vases et quelques croix. Les faits ont été découverts hier matin, mais on ignore encore à quel moment ils ont été perpétrés. Aucun outil ou objet ayant pu servir aux dégradations n'a été retrouvé sur place et la nature des dégâts fait penser à des coups de pieds. « C'est désolant, mais cela relève plus d'un simple vandalisme que d'autre chose », a déclaré Luce Lagacherie, adjointe au maire, précisant que deux stèles avaient été renversées.
Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a également fait état « d'inscriptions de croix gammées relevées cette nuit à Challans (Vendée) et à Issoudun (Indre) ». A Issoudun, dont le maire est André Laignel, premier vice-président délégué de l'AMF, deux croix gammées ont été découvertes mardi soir sur le mur d'un gymnase, selon la mairie, qui a porté plainte. Les symboles nazis ont immédiatement été effacés mais un autre a été relevé au même endroit hier matin avant d'être également effacé, selon la même source. Une enquête a été ouverte par le parquet.
Dans l'affaire de Sarre-Union, le procureur de la République a demandé hier la mise en examen des cinq profanateurs présumés, des mineurs âgés de 15 à 17 ans. Il a estimé que le « mobile antisémite »  apparaissait « clairement »  dans cette affaire.
Le président de l'Association des maires de France, François Baroin, a condamné hier dans un communiqué les « actes odieux et barbares »  que constituent ces profanations. « Ces actes sont inqualifiables car ils s’attaquent à la dignité humaine dans ce qu’elle a de plus profond, le respect des disparus mais ils visent aussi à contester un principe essentiel de notre société, le respect de toutes les croyances et opinions, qui est au cœur de notre République tolérante et fraternelle. Toute atteinte à ces valeurs est une attaque contre la communauté nationale », indique le communiqué.

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