Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 18 juin 2008
Europe

Louis Le Pensec, président de l'Association française des conseils de communes et régions d'Europe, demande une «réflexion approfondie sur la nature de l'euroscepticisme qui se développe en Europe»

Après le refus par les citoyens irlandais du Traité de Lisbonne et trois ans après les «non» français et néerlandais au projet de Constitution européenne, «l'Europe est de nouveau en crise», estime Louis Le Pensec, sénateur du Finistère et président de l'Association française des conseils de communes et régions d’Europe (AFCCRE) dans un communiqué publié hier. Il ne souhaite pas «jeter l'opprobre sur les citoyens irlandais, qui ont massivement et démocratiquement signifié leur rejet d'un texte sur lequel les dirigeants des États européens s'étaient pourtant entendus. Une fois de plus, un peuple européen n'adhère pas à un nouveau projet de Traité sur les institutions signifiant, par là même, toutes les limites de la seule diplomatie des États.» Mais, affirme-t-il, «le processus de ratification du Traité doit bien sûr se poursuivre et si possible s'achever dans l'ensemble des autres États européens. Mais nous ne pourrons, politiquement et moralement, faire l'économie d'une réflexion approfondie sur la nature de l'euroscepticisme qui se développe en Europe.» Il rappelle que, «depuis plusieurs années, nous avons attiré l'attention des différents gouvernements d'Europe, sur le rôle essentiel que jouent les collectivités territoriales - échelon de base de la démocratie locale - dans l'édification et la promotion d'une Europe plaçant le citoyen au cœur de son action. Les Etats, qui ont longtemps détenu le monopole de la définition du projet européen, ne sont plus à même de surmonter seuls les égoïsmes nationaux.» L’AFCCRE appelle donc les chefs d'État et de gouvernements qui se réuniront, les 19 et 20 juin prochain, lors du Conseil de l'Union européenne, «à entendre le message des citoyens irlandais, à mettre au cœur des politiques européennes les préoccupations quotidiennes de nos concitoyens (emploi, environnement, cohésion, etc.) et à s'appuyer plus largement sur les collectivités locales et régionales qui sont les niveaux les plus proches des populations. Il s'agit, en effet, de prendre la mesure de la crise et donner la priorité au retour de la confiance entre l'Europe et ses citoyens.» Louis Le Pensec estime qu’il «reviendra par ailleurs à la présidence française de prendre des initiatives en ayant pleinement conscience, si besoin était, qu'un grand nombre de ses priorités affichées, telles que l'Union pour la Méditerranée, supposent que les bases politiques et citoyennes d'une Union à 27 soient clairement et préalablement consolidées. Il faut, en effet, renouer avec un véritable projet européen reposant sur des valeurs fortes et partagées par ses citoyens.»

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2