Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 10 janvier 2005
Europe

Jacques Chirac : le référendum "n'est pas une élection politique"

Le référendum sur la Constitution européenne ne sera "pas une élection politique", a affirmé vendredi le président Jacques Chirac, en mettant en garde contre "la tentation de détourner le référendum à des fins politiciennes". "Ce référendum, c'est une question simple aux Françaises et aux Français sur l'avenir de l'Europe. Ce n'est pas une élection politique", a souligné le chef de l'Etat lors des voeux de la presse à l'Elysée. L'avertissement vaut pour les chefs de partis représentés au Parlement, que Jacques Chirac recevra à l'Elysée la semaine prochaine, et qui pourraient être tentés de "dénaturer" ce scrutin, prévu "avant l'été". "Il y a bien sûr la tentation, toujours présente dans les consultations de ce type, de les dénaturer", a noté Jacques Chirac. Mais "il en va de la responsabilité de chacun de refuser d'y céder" et "chacun aura à se prononcer en fonction de l'intérêt de la France et de sa vision de l'Europe, car c'est de cela qu'il s'agit (...) et de rien d'autre". "Cette consultation des Français était très largement, pour ne pas dire unanimement, souhaitée", a-t-il rappelé. Il a donc souhaité que ses entretiens avec les chefs de partis, les 12, 13 et 14 janvier, "permettent de poser une exigence de clarté". Mais Jacques Chirac s'engage également, du même coup, à ne pas utiliser lui-même le référendum à des fins personnelles. Bien que le "oui" l'ait emporté à près de 60% lors du scrutin interne au PS, les socialistes avaient en effet mis en garde Jacques Chirac contre la tentation de transformer ce référendum en plébiscite, à deux ans de la fin de son mandat. "L'enjeu de la Constitution européenne est national et européen", leur a répondu vendredi Jacques Chirac. "C'est de cet enjeu que je parlerai lors de la campagne, à l'exception de toute autre considération", a-t-il assuré. Quant à ceux qui "essaient de jouer sur les peurs en demandant aux Français de se prononcer sur la Constitution européenne en fonction de ce qu'ils pensent de la Turquie", comme Philippe de Villiers ou Jean-Marie Le Pen, les deux questions n'ont "strictement rien à voir entre elles", a-t-il lancé. Lors des voeux de la presse, Jacques Chirac a longuement plaidé en faveur du "oui" à la Constitution européenne. Lors du référendum, les Français seront appelés à faire un "choix" qui "engagera notre destin collectif pour les années à venir", a souligné le président français. "Notre trajectoire, notre avenir et la manière dont nous devons le préparer seront en effet très différents selon que nous déciderons de nous situer résolument au coeur du projet européen ou au contraire de nous mettre à l'écart". Or, "pour faire avancer l'Europe, il ne faut pas commencer par la bloquer, c'est absurde", a-t-il noté.c=h

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