Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 27 janvier 2016
Fonction publique

Marylise Lebranchu envisage une augmentation « symbolique » du point d'indice

Trois syndicats de la fonction publique appelaient à la grève hier dans tout le pays, avec comme principale revendication la revalorisation du point d'indice. Le mouvement a été diversement suivi, et la ministre de tutelle des fonctionnaires, Marylise Lebranchu, a d'ores et déjà prévenu qu'il ne fallait pas s'attendre à un geste important du gouvernement.
Si le mouvement des taxis a focalisé l'attention hier, parce qu'il a donné lieu à quelques débordements et arrestations, la journée a aussi été marquée par la grève de la fonction publique et l'organisation de plusieurs dizaines de manifestations dans tout le pays. D'une part, les syndicats de la fonction publique appelaient à la mobilisation pour les salaires, tandis que les syndicats de l'enseignement se focalisaient sur la réforme du collège, qu'ils combattent depuis un an. Côté professeurs des écoles (instituteurs), on demandait également hier une revalorisation des salaires, le principal syndicat de cette profession rappelant que les « instits » français sont payés 16 % en-dessous de la moyenne européenne.
La mobilisation, si l'on en croit les chiffres du ministère, a été plutôt faible : selon un communiqué de Marylise Lebranchu, hier soir, la grève a touché 10,32 % des agents de la fonction publique de l'État, 5,78 % de l'hospitalière et 4,6 % de la territoriale. C'est, selon le ministère toujours, l'Éducation nationale qui a connu le plus fort taux de grève, avec 13 %. Côté syndicats, comme à l'accoutumée, le chiffres sont tout différents, puisque la CGT annonçait jusqu'à 30 % de grévistes dans certaines secteurs.
C'est dans les collèges – où se cumulaient opposition à la réforme en cours et revendication salariales – que le mouvement a été le plus suivi (22 % d'enseignants en grève selon le ministère, plus de 50 % selon le syndicat Snes). Dans le primaire, le principal syndicat, le SNUIpp, annonce 33 % de grévistes.
Reste qu'au-delà des chiffres, dans tout le pays, de nombreux établissements ont été fermés, tout comme des crèches et des structures d'accueil périscolaire.
Côté gouvernement, la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, s'est montrée hier ouverte à l'idée d'une revalorisation du point d'indice, tout en indiquant d'avance qu'elle serait « symbolique ». La ministre, interrogée sur France 2, a voulu rendre hommage aux fonctionnaires et rejeté l'idée qu'ils seraient des « nantis », rappelant qu'ils ont une obligation de mobilité et des salaires plus bas que dans le secteur privé. Elle a également rappelé que, le point d'indice étant bloqué depuis 2010, « les fonctionnaires ont rendu au pays 7 milliards d'euros en six ans ». La formule fera certainement réagir, le terme de « rendu » évoquant l'idée d'argent indûment touché. En réalité, ces 7 milliards correspondent à l'économie réalisée par l'État en n'augmentant pas la totalité des salaires des agents publics (Marylise Lebranchu a rappelé qu'elle avait choisi, il y a deux ans, d'augmenter les salaires des seuls agents de catégorie C). Elle a également reconnu qu'il y a un « malaise », estimant que même si les taux de grévistes sont faibles, cela ne signifie pas que les agents soient pleinement satisfaits de leur sort. Elle a donc dit souhaiter « Ã  titre personnel » un déblocage du point d'indice. Si le Premier ministre la suit, ce pourrait être proposé lors de la négociation prévue en février. Toutefois, a bien précisé la ministre, il s'agirait d'une augmentation « symbolique », « pas une grosse augmentation ».
Il n'est donc pas sûr que cette annonce suffise à dissiper le « malaise » dans la fonction publique, d'autant que, dans la fonction publique territoriale notamment, les marges de manÅ“uvre des collectivités employeuses sont plus que faibles.

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