Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du vendredi 7 juin 2002
Élections

Les femmes devraient représenter environ 15% des députés élus le 16 juin, contre 9,7% en 1997

Avec 38,5% de candidates, soit deux fois plus qu'en 1997, les femmes seront-elles pour autant plus représentées sur les bancs de la nouvelle Assemblée nationale ? La première application de la loi sur la parité aux élections législatives n'aura pas changé grand chose : encore une fois, les hommes seront largement majoritaires au Palais Bourbon. Coincées par la nécessité de réinvestir leurs sortants, les grandes formations - Union pour la majorité présidentielle (UMP) à droite, Parti socialiste à gauche - ont préféré acquitter des sanctions financières plutôt que de faire davantage de place aux femmes. Sur les 536 candidats bénéficiant de l’investiture de l’UMP, 430 sont des hommes et 106 des femmes, soit un taux de 19,7%. Ce déficit de femmes devrait lui coûter "aux alentours de deux millions d'euros par an". Au PS, les femmes sont à peine mieux loties. Après avoir envisagé de présenter 40% de femmes, le PS (34 députées sur 249) se contente finalement de 36% de candidates, après 28% en 1997. Les petits partis, dont les finances sont plus fragiles, ont préféré jouer le jeu : le FN présente 48,5% de femmes, Lutte ouvrière 50,5%, la LCR 51,5% et CPNT, 46%. Si elle a imposé la parité totale dans les scrutins de liste (municipales, européennes, régionales...), la loi du 6 juin 2000 sur l'égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux s'est contentée d'instaurer des contraintes financières pour les élections législatives afin d'inciter les partis à présenter davantage de femmes. Ainsi, lorsque l'écart entre le nombre de candidats de chaque sexe présentés par une formation dépasse 2% du nombre total de ses candidats, le montant du financement public versé au parti est diminué d'un pourcentage égal à la moitié de l'écart constaté. En clair, si le parti présente 80 hommes pour 20 femmes, l'écart sera de 60, et la première fraction du financement public, calculée sur le nombre de suffrages obtenus au premier tour, sera diminuée de la moitié de 30%, soit 15%. En attendant, les femmes ne devraient représenter guère plus de 15% des députés élus le 16 juin. Un léger mieux par rapport à l'Assemblée sortante, qui ne comptait que 9,7% de députées.

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