Actes racistes : Jacques Chirac appelle "tous les responsables publics de notre pays" à "faire preuve d'une détermination sans faille pour lutter contre ces dérives intolérables"

Jacques Chirac a solennellement appelé les Français "au sursaut", jeudi au Chambon-sur-Lignon, pour défendre les valeurs de la République face à la recrudescence d'actes racistes et antisémites qui "salissent" la France. Symboliquement, le chef de l'Etat avait choisi de lancer cet appel à "la vigilance" et "au sursaut" dans cette commune protestante du "Plateau", aux confins de la Haute-Loire et de l'Ardèche, où pendant l'Occupation des milliers de Juifs ont trouvé "l'hospitalité" et "le salut". Accompagné de Simone Veil, rescapée d'Auschwitz, Jacques Chirac a effectué le "parcours de la mémoire" qui exalte le souvenir de ces "Justes parmi les Nations" qui, a rappelé le président, ont refusé "l'infamie du régime de Vichy". De la Maison des Roches, où 18 étudiants étrangers ont été victimes d'une rafle en juin 1943, à la gare où arrivaient juifs et persécutés, M. Chirac, premier président de la République à effectuer ce pèlerinage, a retrouvé l'histoire des habitants du "Plateau". "Devant la montée des intolérances, du racisme, de l'antisémitisme, du refus des différences", il a demandé aux Français "de se souvenir d'un passé encore proche". "Je les invite à toujours rappeler à leurs enfants le danger mortel du fanatisme, de l'exclusion, de la lâcheté et de la démission devant l'extrémisme. Je leur demande de manifester avec force notre résolution, notre capacité commune à vivre dans la concorde et le respect", a-t-il dit, dans un discours solennel, dans la cour de l'école publique du bourg. Jacques Chirac a également appelé "tous les responsables publics de notre pays" à "faire preuve d'une détermination sans faille pour lutter contre ces dérives intolérables". Ce message s'adressait au gouvernement, mais aussi aux maires, "qui sont souvent les mieux placés pour anticiper, prévenir, répondre au plus près, au plus vite, au plus juste". Le président de la République a exigé que la justice traite ces affaires avec "la plus grande sévérité et la plus grande exemplarité", en souhaitant que le parquet fasse appel lorsque les décisions rendues feront preuve d'"une trop grande mansuétude". "En matière de racisme, d'antisémitisme, de xénophobie ou d'homophobie, le classement sans suite est inacceptable", a dit Jacques Chirac. M. Chirac a également invité l'Education nationale à prendre sa part dans ce combat contre l'intolérance, en veillant "plus que jamais à la transmission et au partage, par tous les jeunes Français, des principes républicains". "L'éducation civique doit être au coeur des missions de l'école républicaine", a-t-il dit, en défendant également, au nom de la laïcité, la loi interdisant le port des signes religieux à l'école.c=h

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