Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 21 mars 2001
Cumul

Pour le moment, seuls deux ministres auraient choisi leur mandat de maire et neuf, leur fonction ministérielle

La majorité des treize ministres ou secrétaires d'État invités à choisir, au nom de la règle stricte du non-cumul, entre leur portefeuille et leur mairie acquise dimanche dernier ont décidé de rester au gouvernement. Pour l'instant, seul Louis Besson, secrétaire d'État au logement, et Dominique Gillot, secrétaire d&#8217;État aux handicapés, ont confirmé leur intention de quitter le gouvernement de Lionel Jospin pour assumer leurs fonctions de maire respectivement à Chambéry et Eragny-sur-Oise. Louis Besson a rappelé sur Europe n° 1qu'il n'avait pas "demandé d'assouplissement il y a quatre ans" et s'était "volontiers soumis à la règle du non-cumul", abandonnant sa mairie pour le secrétariat d'État. "Je n'étais pas maire dans les quatre dernières années, j'ai pris l'engagement de l'être à nouveau, je respecte cet engagement et j'applique à nouveau la règle du non-cumul mais dans le sens contraire cette fois-ci", a-t-il ajouté. Il a estimé que son poste d'adjoint au maire dans les quatre dernières années ne l'avait pas desservi puisque les électeurs l'ont reconduit dimanche dernier au poste de maire. Tirant les leçons d'un scrutin municipal, qui s'est soldé par une "vague bleue" en province, que deux conquêtes capitales, Paris et Lyon, n'ont pas réussi à masquer, Lionel Jospin a décidé lundi de rétablir strictement la règle du non-cumul pour les ministres élus maires. Cette règle, établie en 1997, avait subi de nombreuses dérogations au fil des remaniements. Cette fois, le Premier ministre a précisé qu'il n'y aurait "aucune exception", quelle que soit la taille de la commune concernée. Tout au plus le Premier ministre a accordé "un délai de deux à trois semaines" à certains membres de son gouvernement, "au regard de certaines situations particulières". Outre Louis Besson et Dominique Gillot, 11 autres ministres et secrétaires d'État sont concernés : Gérard Schwartzenberg (Recherche), Alain Richard (Défense), Marylise Lebranchu (Justice), Daniel Vaillant (Intérieur), Jean- Jack Queyranne (Relations avec le Parlement), Michel Sapin (Fonction publique), Claude Bartolone (Ville), Christian Pierret (Industrie), Christian Paul (Outre-mer), François Huwart (Commerce extérieur) et François Patriat (PME). Alain Richard, Michel Sapin, Roger-Gérard Schwartzenberg, Charles Josselin, Claude Bartolone, François Huwart, Marylise Lebranchu, Christian Pierret et François Patriat ont déjà fait savoir qu'ils entendaient conserver leur portefeuille ministériel. Selon Le Monde, le ministre de l'intérieur, Daniel Vaillant, tiraillé entre la place Beauvau et le XVIIIe arrondissement à Paris, aurait finalement choisi de confier la mairie à Annick Lepetit, une proche collaboratrice de François Hollande au PS. Ce sont paradoxalement les échecs de plusieurs de ses ministres - Elisabeth Guigou (Justice) à Avignon, Pierre Moscovici (Affaires européennes) à Montbéliard, Jack Lang (Éducation) à Blois, Jean-Claude Gayssot (Transports) à Béziers et Dominique Voynet (Environnement) à Dole - qui ont, semble-t-il, convaincu Lionel Jospin de revenir à une application stricte de la règle du non-cumul. Certains des treize ministres et secrétaires d'État invités à choisir entre gouvernement et mairie ont, selon Le Monde, fait part d'une certaine rancoeur, parlant de "prime aux perdants". Vingt-sept des trente-trois membres du gouvernement de Lionel Jospin, dont 1dix-huit en position de tête de liste, étaient candidats aux municipales: cinq ont été battus et treize élus ou réélus. </scr

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