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Édition du vendredi 19 avril 2019
Economie

Logement et transport pèsent sur la consommation des ménages

Le lieu de résidence a une influence sur la composition des postes de dépenses obligatoires. C’est ce que révèle, sans grande surprise, une enquête de l’Insee publiée mercredi, qui souligne que les écarts en termes de consommation persistent entre ménages.
Celle-ci nous apprend que les ménages ont consommé, en moyenne, pour 34 000 euros de biens et services, en 2017, soit autant qu’en 2011 en euros constants et qu’entre ces deux dates « les disparités de consommation et de structure des budgets ont dans l’ensemble assez peu varié […], le niveau de vie et la taille du ménage [étant] les principaux déterminants des disparités entre ménages ». L’institut confirme ainsi que les disparités entre ménages modestes et aisés ne se réduisent plus.

Les disparités entre ménages aisés et modestes ne se réduisent plus
En 2017, les 20 % de ménages ayant les plus hauts niveaux de vie consommaient 54 % de plus que la moyenne alors que les 20 % de ménages les plus modestes, eux, consomment 40 % de moins. Les différences les plus fortes concernent les dépenses d’alimentation, de transport mais aussi les dépenses de loisirs et culture, et celles d’hébergement et de restauration. Les auteurs de l’enquête rappellent notamment que les familles monoparentales consomment « nettement moins que les autres »  (-16 % par rapport à l’ensemble des ménages).
La disparité demeure également au niveau territorial : « Le niveau moyen de consommation n’est pas le même sur tout le territoire. En 2017, les ménages résidant dans l’agglomération parisienne consomment 16 % de plus que la moyenne, tandis que les ménages d’autres types d’unités urbaines ont une consommation proche de la moyenne ». La différence de niveau de vie explique, toutefois, en partie, cet écart puisque « 32 % des ménages de l’agglomération parisienne font partie des ménages les plus aisés, contre moins de 20 % dans les autres unités urbaines et 15 % en milieu rural », indique l’Insee.
Si le niveau de revenu et la composition du ménage restent déterminants dans l’organisation du budget familial, l’enquête montre que le lieu de résidence a aussi un impact sur la répartition des dépenses.

Le logement pèse plus en ville, le transport dans les campagnes
Les ménages qui résident en milieu rural consacrent ainsi une part de leur budget plus importante au transport, tandis que le logement pèse davantage en milieu urbain.
Le logement pèse d’autant plus dans le budget des ménages que l'unité urbaine de résidence est grande, expliquent les auteurs de l’étude : « En milieu rural, les ménages y consacrent 11 % de leur budget (3 600 euros par an en moyenne) contre 17 % (6 600 euros) dans l’agglomération parisienne. Cela est à la fois dû à la part de ménages propriétaires qui décroît avec la taille de l’unité urbaine et aux montants des loyers. »  Pour les locataires, quel que soit leur niveau de vie, le logement pèse davantage dans les villes qu’en milieu rural, en particulier en région parisienne où il représentait, en 2017, 27 % de leurs dépenses de consommation (9 200 euros par an en moyenne).
Par ailleurs, l’institut confirme que, de manière générale, le poids du logement dans le budget des ménages a continué d’augmenter entre 2011 et 2017, et particulièrement pour les locataires.
Mais, à l’inverse, la part supplémentaire consacrée au transport en milieu rural par rapport à l’agglomération parisienne est « presque compensée par la moindre part consacrée au logement ». « Le type de dépenses de transport diffère selon le lieu de vie des ménages. L’achat de véhicules et les frais d’utilisation afférents (entretien, carburant, etc.) constituent l’essentiel du budget transport pour les ménages provinciaux (90 % du budget transport en milieu rural, 80 % dans les grandes agglomérations hors Paris) tandis qu’ils n’en représentent que la moitié pour les ménages franciliens. Pour ces derniers, les services de transports (en commun, train, avion, etc.) représentent plus du tiers du budget transport », indique l’Insee.
De manière globale, le poids du transport a, toutefois, baissé entre 2011 et 2017, notamment en raison du « fort repli de l’achat de véhicules en 2012 et 2013 ». La part du budget consacré aux loisirs et à la culture a également diminué sur cette période.

Télécharger l’enquête.

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