Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 1er juillet 2002
Eau et assainissement

Le député de l'Essonne Julien Dray demande la nationalisation de Vivendi Universal

À quelques heures du dénouement de la situation du groupe Vivendi Universal (VU), avec, peut-être, la démission de son président Jean-Marie Messier, le socialiste Julien Dray a souhaité que l'on envisage la nationalisation de la gestion de l'eau, surtout dans le contexte actuel d'incertitude sur le sort de Vivendi Environnement, dans laquelle Vivendi Universal a décidé de réduire d'un tiers sa participation, pour passer à 42%. "La question (de la nationalisation) va se poser à nouveau parce que (l'eau) est un bien public. On voit les problèmes que cela va poser si la gestion passait dans des mains étrangères", a déclaré le député de l'Essonne ce lundi matin sur RTL. Julien Dray estime par ailleurs que, par souci de transparence, il serait "utile que la Commission de l'économie et des finances ou celle de la production (de l'Assemblée nationale) puisse faire toute la lumière sur la manière dont a été gérée" Vivendi Universal, dont le patron, Jean-Marie Messier, est sur le départ, selon "Libération". Afin de poursuivre un désendettement jugé indispensable à la remontée de son cours de bourse, le géant des médias a officialisé, après des semaines de rumeurs en ce sens, le projet de céder 15% du capital de sa filiale Vivendi Environnement (eau, énergie, déchets et transports). Combinée à une augmentation de capital du groupe de services collectifs, cette opération, dont la date dépendra des "conditions de marchés", a conduit Vivendi Universal à réduire sa participation de 63% actuellement à 42%. Pour répondre aux inquiétudes de la classe politique française, à commencer par celle du président Jacques Chirac, Vivendi Universal a cédé une partie du capital de sa filiale à des banques françaises, avec lesquelles le groupe conserverait le contrôle majoritaire de l'ex-Compagnie générale des eaux (CGE). Ainsi ces banques seront-elles amenées à détenir de 10 à 12% du capital de Vivendi Environnement. La Société générale, la Caisse des dépôts et consignations, BNP Paribas ou encore Dexia seraient sur les rangs. Après s'être inquiété au printemps des projets de Jean-Marie Messier sur une cession partielle de Vivendi Environnement, le président du Syndicat des eaux d'Île-de-France André Santini s'est montré "plutôt favorable" au montage trouvé. "Les entrées de la Caisse des dépôts, de BNP Paribas ou de la Société générale au capital de Vivendi Environnement ne sont encore que des rumeurs, mais nous anticipons cela et pensons donc que notre réclamation a été entendue", a déclaré André Santini, dont le syndicat représente 144 communes. Le désengagement partiel de Vivendi Universal "ne peut aucunement être analysé comme une première étape vers un désengagement complet", a par ailleurs assuré mardi un porte-parole de Vivendi Universal. Le passage sous la barre fatidique des 50% devrait permettre à Vivendi Universal de ne plus comptabiliser la dette de sa filiale dans la sienne propre, selon les normes comptables américaines. Mais il revêt surtout en France une charge symbolique forte, compte tenu de l'histoire qui lie le pays à l'ex-Compagnie générale des eaux. Fondée en 1853 sous Napoléon III, la société dessert aujourd'hui 26 millions de personnes, soit près d'un Français sur deux. Des responsables politiques français, au premier rang desquels Jacques Chirac, ont publiquement manifesté leur opposition à ce que Vivendi Environnement puisse tomber dans l'escarcelle d'un opérateur étranger. L'approvisionnement en eau "implique une vraie responsabilité de service public, ce qui exclut toute possibilité que cette entreprise puisse ne pas rester française", avait déclaré Jacques Chirac à quatre jours du premier tour de l'élection présidentielle. </scr

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