Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 24 novembre 2003
Eau et assainissement

Boues d'épuration : "on ne peut pas privilégier un mode d'évacuation", mais l'incinération est une filière "incontournable" dans les grandes agglomérations, estime un échantillon « représentatif » de 15 citoyens français

Aucune filière d'élimination des boues issues des stations d'épuration d'eau ne doit être écartée et l'information doit être privilégiée, ont estimé dimanche 15 Français « représentatifs de la population nationale » à l'issue d'une "conférence de citoyens" au ministère de l'Ecologie. Il faut organiser "une grande campagne de communication" et de prévention pour faire prendre conscience des problèmes posés par les déchets issus du traitement de l'eau et que chacun comprenne qu'on ne peut pas "jeter n'importe quoi dans l'eau", a expliqué Agnès Piquard, aide-comptable, qui a participé pendant deux jours à des débats lors de cette conférence. Les membres du panel avaient été formés au préalable pendant deux week-ends, en visitant notamment deux stations d'épuration. Chaque Français consomme environ 200 litres d'eau par jour. Une fois rejetées dans les égouts et traitées dans les stations d'épuration, ces eaux donnent des "boues d'épuration". La France a produit au total 900.000 tonnes de matières sèches de boues en 2001. Les boues sont depuis plusieurs décennies majoritairement recyclées dans les champs, par épandage, mais cette solution n'est pas sans risque: elles peuvent contenir des résidus de métaux, des germes pathogènes, voire des hormones ou des antibiotiques. En outre, les boues peuvent dégager des odeurs gênantes. L'épandage est la solution la moins onéreuse. Mais les boues peuvent aussi être compostées, incinérées ou enfouies. Dans ses recommandations, la conférence de citoyens estime que "dans l'état actuel des connaissances, on ne peut pas privilégier un mode d'évacuation", mais l'incinération est une filière "incontournable" dans les grandes agglomérations. A terme, il faudrait aller vers un "épandage hygiénisé" en cherchant à rendre les boues "les plus fertiles et les moins dangereuses possibles", a expliqué Mme Piquard. Cette conférence de citoyens participe au débat national en cours sur la politique de l'eau, qui doit aboutir à un projet de loi en juin prochain. Il s'agissait de la troisième conférence de citoyens après celles consacrées aux organismes génétiquement modifiés (OGM) en 1998 puis au changement climatique en février 2002.</s

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