Maire-info
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Édition du mercredi 13 janvier 2010
Culture

Numérisation du patrimoine des bibliothèques: la commission Tessier favorable à la mise en place, pour les bibliothèques qui le souhaiteraient, de centres communs de numérisation

La commission Tessier sur la numérisation des fonds patrimoniaux des bibliothèques, qui a rendu son rapport mardi au ministre de la Culture, préconise la création d'un partenariat public-privé concernant les écrits francophones qui regrouperait la BNF, les grandes bibliothèques et les éditeurs. Pour les autres oeuvres, elle recommande de passer des accords avec les grands opérateurs du web mais sous certaines conditions, ce qui a priori n'exclut pas Google Livres. L'objectif d'une plateforme mixte, souligne la mission présidée par l'ancien patron de France Télévisions Marc Tessier, est de favoriser la consultation, les échanges et la mutualisation du patrimoine écrit numérisé afin de «contribuer à la Bibliothèque universelle» qui serait donc accessible aux internautes du monde entier, exhaustive et facile d'utilisation. Le rapport propose aussi qu’à l’instar des initiatives prises dans le domaine des médias, soit créé un réseau de bibliothèques volontaires adoptant un processus commun de numérisation. Celui-ci pourrait se traduire à plusieurs niveaux: - la mise en place, pour les bibliothèques qui le souhaiteraient, de centres communs de numérisation - l'objectif étant d'harmoniser les méthodes et les fichiers afin de les rendre interopérables, et de partager les coûts des chaînes de numérisation -en mettant en commun leur expertise et leurs moyens, les bibliothèques pourraient ainsi bénéficier d’une alternative aux propositions de Google, sans avoir à accepter de clauses d’exclusivité; - la mise en place, le cas échéant, de centres communs de stockage numérique, permettant là encore une mutualisation des coûts; - l'échange de fichiers numériques entre les bibliothèques de ce réseau. «Dans ce cadre, écrit le rapporteur, Gallica pourrait proposer à ses partenaires qui le souhaiteraient d’héberger et de diffuser leurs fichiers numériques - étendant ainsi aux bibliothèques européennes une partie de ce qu’il propose à ses partenaires français. La provenance des contenus serait systématiquement identifiée, soit par la mise en évidence de logos, soit encore par la mise en place d’une interface adaptée à la consultation de ces fonds étrangers et rendant transparente la diffusion via Gallica. Autrement dit, Gallica hébergerait en ce cas les contenus mais ceux-ci seraient consultables dans leur environnement spécifique, choisi par la bibliothèque d’origine. Et ce, sans exclusivité. Une forte incitation à la coopération d’autres bibliothèques nationales européennes en la matière pourrait résulter des larges fonds étrangers conservés à la BnF. À ce titre, la numérisation des collections ne doit peut-être plus se limiter aux seuls ouvrages initialement publiés en France.» D’autres plates-formes existantes ou à créer pourraient également jouer ce rôle en Europe. Ces plates-formes échangeraient entre elles leurs fichiers respectifs et établiraient les liens susceptibles de faciliter la consultation et le moissonnage de leurs fichiers. Frédéric Mitterrand a indiqué qu’au projet sera affecté une enveloppe de 750 millions d'euros issue du «grand emprunt» que souhaite lancer le gouvernement. Le ministre a ajouté que ces investissements devront aussi renforcer au niveau continental l'avancée du projet Europeana, lancé en novembre 2008 par la Commission européenne et qui a déjà permis de numériser environ 4,6 millions d'images, de textes et d'enregistrements sonores ou vidéo, selon les chiffres publiés en décembre. - Pour télécharger le rapport, voir premier lien ci-dessous. - Pour télécharger le discours du ministre de la Culture, voir second lien ci-dessous.

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