Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 7 juin 2019
Commerce

Commerces : 68 % des communes de moins de 10 000 habitants ont déployé une stratégie de dynamisation

Quel regard portent les élus et les agents sur l’évolution de la situation commerciale des communes ? La Gazette des communes et le Centre national des centres commerciaux (CNCC) en ont interrogé 443 d’entre eux, dans le cadre d’une étude sur le commerce et les territoires. Publiée le 5 juin, elle démontre que 68 % des communes de moins de 10 000 habitants ont déployé une stratégie de dynamisation des commerces (62 % des villes de plus de 10 000 habitants), « majoritairement au travers du plan local d’urbanisme (77 %) », écrit La Gazette des communes. « Seule la moitié des répondants estime que l’intercommunalité représente le bon niveau pour penser une telle stratégie (50 % dans les communes de moins de 10 000 habitants, 54 % dans celles de plus de 10 000 habitants) ».

Une loi Élan « utile » 
Dans les communes de plus de 10 000 habitants, plus de la moitié des sondés (54 %) évaluent, par ailleurs, « positivement »  l’évolution de la situation commerciale de leur commune. Près des deux-tiers des personnes interrogées dans les communes de moins de 10 000 habitants se montrent d’ailleurs « optimistes »  quant à l’avenir commercial de leur commune.
Majoritairement, les répondants sont satisfaits des évolutions apportées par la loi Élan en matière de redynamisation des territoires. La « dérogation d’autorisation d’exploitation commerciale pour les projets mixtes en centre-ville »  est jugée « utile »  par 60 % des sondés. Les opérations de revitalisation des territoires (ORT) séduisent elles aussi (lire Maire info du 20 février) : dans les communes de moins de 10 000 habitants, 45 % des personnes sollicitées pour l’étude estiment que « la dispense d’autorisation d’exploitation commerciale dans les centres-villes concernés par la convention ORT »  est « utile ».

Le changement des habitudes de consommation, premier frein au commerce local ?
Qu’ils soient habitants de communes de plus ou moins de 10 000 habitants, les sondés ayant constaté « une évolution négative de la situation commerciale de leur commune »  l’imputent, en premier lieu, à un « changement des habitudes consommation (collaboratif, désintermédiation, participation, économie circulaire) »  (respectivement à 73 % et 78 %). « La présence trop importante des centres commerciaux », que les interrogés qualifient pour autant de « partenaires utiles »  (à 49 % dans les communes de moins de 10 000 habitants et à 61 % dans les communes de plus de 10 000 habitants) et « l’inadaptation des commerces de centre-ville »  seraient deux autres freins importants.
À l’inverse, « la variété de l’offre commerciale », « les facilités d’accès dans les centres-villes »  doperaient le commerce, d’après élus et agents vivant dans les communes de moins de 10 000 habitants. Dans cet objectif, ces derniers privilégieraient « la mise en place de boutiques éphémères »  (30 %), « la mise en place de points de collecte pour le retrait d’achats e-commerce »  (29 %) et « le changement des heures d’ouverture des commerces »  (29 %). Ils souhaiteraient, enfin, « une réglementation équitable entre l’e-commerce et le commerce physique »  (38 %), « un allégement de la fiscalité locale sur le foncier et/ou des incitations fiscales à l’implantation de commerces »  (37 %) et « bénéficier du plan Action cœur de ville »  (33 %). Lancé en mars 2018, le plan concerne 222 villes moyennes (lire Maire info du 19 décembre 2018).
Ludovic Galtier
Télécharger l’étude.

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