Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 24 juin 2008
Religions

Gymnases réservé aux femmes: Bernard Laporte soutient le maire de Vigneux (Essonne)

Le secrétaire d'Etat aux sports, Bernard Laporte, a jugé que Serge Poinsot, maire UMP de Vigneux-sur-Seine (Essonne), avait pris «la bonne décision» en refusant de prêter un gymnase municipal pour un tournoi de basket féminin auquel les hommes auraient été interdits d'assister. Bernard Laporte s'est rendu dans la commune pour «soutenir et accompagner le maire dans sa décision» après la polémique qui a éclaté à la suite de l'annulation d'un tournoi féminin, qui devait être organisé le 29 juin par une association musulmane de la ville. S'exprimant devant la presse, il s'est dit «rassuré» que l'intention de son président n'ait pas été d'exclure les hommes. «Que ce soit un tournoi de sport féminin me ravit (...) mais qu'on exclue une catégorie, c'est-à-dire les hommes (...) dans un lieu public ça c'est contraire aux lois de la République», a déclaré Bernard Laporte, qui a expliqué n'avoir «pas l'impression» que la laïcité est attaquée dans le sport. «Tout le monde a fait amende honorable, c'est peut-être une erreur de communication, et je l'espère. On n'accepterait pas que ce soit autrement», a ajouté le secrétaire d'Etat. Le président de l'association culturelle des Musulmans de Vigneux, Ezdine Ould Mohamed, a quant à lui assuré que le mention litigieuse figurant sur les tracts résultait d'une «erreur de communication» en interne. «On ne peut pas interdire à quiconque de venir», a-t-il expliqué assurant que cette affaire était «loin de l'idée de communautarisme». «Ca n'a rien à voir avec tout ça», a-t-il poursuivi. L'UMP, par la voix de son porte-parole Dominique Paillé, dans un communiqué, a également «tenu à saluer la décision du maire». «Nous n'acceptons pas que, pour satisfaire des coutumes religieuses ou culturelles, des pratiques discriminatoires soient mises en oeuvre pour l'occupation des lieux publics», a-t-il affirmé. La veille, une polémique semblable avait éclaté à La Verpillère (Isère). Un créneau horaire réservé aux femmes, avec des maîtres nageurs femmes, a été instauré à la piscine municipale. Un élu d'opposition UMP a dénoncé une atteinte à la laïcité. Le maire (SE) a évoqué une expérience menée par le centre social de la ville, qui sera discutée au prochain conseil municipal le 26 juin. L'UMP a «exhorté» dans le même communiqué, le maire «à revenir sur sa décision» et «à adopter une pratique conforme avec le principe de laïcité». Une affaire comparable avait secoué Lille en février 2004, où une heure hebdomadaire était réservée aux femmes, avec uniquement du personnel féminin, à la piscine municipale de Lille-Sud, un quartier à forte population immigrée, depuis 2000. Aujourd'hui, la piscine a toujours une heure spécifique pour les femmes. Mais les hommes ne sont plus interdits d'entrée et les maîtres nageurs qui y sont employés sont des hommes. Dans certains endroits cependant, la séparation hommes-femmes dans les piscines se passe sans heurts, comme à Strasbourg. Les Bains municipaux accueillent hommes et femmes selon des plages horaires distinctes. La piscine dispose également depuis 1996 d'une tranche horaire réservée aux femmes et aux enfants, à la demande d'une association religieuse. A Provins (Seine-et-Marne), Hani Deghma, professeur de danse de l'association 7 ambitions 7, avait mis en place en 2006-2007 un cours de musculation réservé aux femmes, à la demande de jeunes filles de la cité, dans la maison de quartier de Champbenoist, qui a cependant été suspendu en raison d’un manque de participantes. (Avec AFP)

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