Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du vendredi 6 avril 2018
Ecole

Les maires posent les jalons du futur « Plan mercredi »

Le ministre de l’Education nationale a confirmé hier la prévision de l’AMF concernant la rentrée prochaine : un « retour massif »  à la semaine scolaire de 4 jours. Les conséquences de ce retournement étaient au coeur de la première table ronde de la Rencontre sur l’Education, organisée hier dans les locaux de l’AMF.
Si la tendance est sans appel, près de 80 % des communes (ayant une école) auraient choisi de revenir aux 4 jours, le sentiment des élus semble plus mitigé. Cela a été flagrant hier après-midi à travers les témoignages d’élus de grandes villes, de communes moyennes ou rurales. En banlieue parisienne, Meudon repassera ainsi aux 4 jours « à mon grand étonnement et désespoir »  a ainsi commenté Virginie Lanlo, adjointe au maire, en charge de l’Education.
Les élus ont pointé, voire critiqué, le rôle des conseils d’école, trop souvent sous la mainmise des enseignants. Certains ayant voté en faveur de la dérogation (pour les 4 jours) « avant même la parution du décret ». La ville d’Arras a choisi d’expérimenter une prochaine année scolaire à deux rythmes : 4 jours dans une majorité d’écoles, pour respecter le choix des conseils d’école, et 4,5 jours là où « le vote a été favorable », « surtout dans les zones prioritaires et c’est tant mieux », commente l’adjointe à l’Education, Evelyne Beaumont.
« Des directeurs d’école en réseau d’éducation prioritaire nous ont effectivement dit qu’ils auraient souhaité rester à 4,5 jours pour éviter que les enfants ne soient livrés à eux mêmes », a réagi l’adjointe à l’éducation de Bordeaux, Emmanuelle Cuny. La ville a aussi étudié le moyen de mettre en place « quelque chose à la carte », mais cela s’est avéré « trop compliqué ».
Les élus ont aussi insisté sur l’idée de ne pas perdre les « acquis »  de la réforme des rythmes scolaires et le besoin de « ne pas perdre la dynamique autour de la co-éducation ». Beaucoup travaillent donc, comme à Meudon, « au moyen de repenser les temps éducatifs et les temps extra-scolaires ». C’est la raison pour laquelle les élus semblent attendre beaucoup du « Plan mercredi », promis par le ministre de l’Education nationale depuis plusieurs mois. « Ce plan sera un peu l’héritier des projets éducatifs de territoire (PEDT), avec l’idée d’articuler de façon cohérente les temps de l’enfant », a indiqué Jean-Michel Blanquer qui n’a pu être plus concret, car, tous les arbitrages ne sont pas encore terminés. Ce plan reste notamment suspendu à la participation financière de la CNAF. Les maires retiendront justement cette promesse du directeur de cabinet du directeur de la CNAF, Rodolphe Dumoulin, selon qui la CNAF « continuera d’accompagner les territoires mais moyennant certaines exigences : une montée en charge de la qualité de l’offre périscolaire et un partenariat approfondi dans le cadre des projets éducatifs de territoire ».
En conclusion de la première table ronde, Sylvine Thomassin, maire de Bondy et co-animatrice de cette Rencontre avec Agnès Le Brun, maire de Morlaix, a fait état de cinq points de consensus chez les élus : la prise en compte de l’intérêt de l’enfant, de la spécificité des écoles maternelles, la reconnaissance du rôle éducatif des collectivités, une vigilance accrue sur la question de la fatigue des enfants, le problème de fonctionnement des conseils d’école. Elle a également soulevé la question du financement du « Plan mercredi »  et souligné l’importance de l’évaluation des dispositifs. 
E.S.

Nota bene : Lire le compte-rendu complet de cette Rencontre sur l’éducation dans le numéro de mai de Maires de France (à paraître) : les conséquences du retour massif à la semaine de 4 jours (table ronde 1) ; carte scolaire 2018, un équilibre à trouver entre écoles rurales et éducation prioritaire (table ronde 2). 

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