Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 18 octobre 2017
Logement social

Portes closes des offices HLM, le gouvernement ouvert au dialogue

La plupart des offices HLM sont restés fermés hier après-midi dans le cadre d'une journée de mobilisation du secteur sur tout le territoire pour protester contre le plan logement du gouvernement.
A Paris, des représentants et salariés d'organismes HLM d'Ile-de-France – 3 000 personnes selon les organisateurs et 1 500 personnes selon la police - se sont rassemblés dans l'après-midi aux abords de l'Assemblée nationale, répondant à l'appel de la Fédération nationale des offices publics de l'habitat (FOPH).
Près de 40 bailleurs sociaux, une poignée d'élus locaux et de représentants des locataires ont demandé concrètement le retrait de dispositions prévues dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2018, dont l'examen a débuté dans l'après-midi à l'Assemblée.
Les réformes, qui prévoient une baisse des aides personnalisées au logement (APL) accompagnée d'une réduction de loyer dans le parc social, fragilisent les ressources des organismes publics mais aussi le quotidien des locataires, met en garde la fédération.
Les participants à la manifestation ont remis une lettre en ce sens aux différents groupes parlementaires qui les ont reçus, alertant les députés « sur les conséquences catastrophiques et insoutenables des mesures envisagées ». Impact sur l'entretien d'immeubles, recul de la construction et de la réhabilitation : les manifestants partageaient les mêmes craintes.
Des pancartes appelaient à « Taxer les riches, pas les locataires »  et faisaient l'équation « HLM en colère, solidarité en danger »  ou encore « HLM en danger, office fermé ».
« On n'a pas seulement peur de perdre notre travail mais aussi de perdre à l'avenir le modèle de loyers à bas prix », a observé Nadia Maillot, chef d'équipe chez Bondy Habitat. « Les bailleurs vont devoir faire des économies et ça passera par une réduction du personnel », craint pour sa part Laura Bonnefond, 28 ans. « Et les petits offices vont mourir plus vite que les gros », présage cette chargée de mission au syndicat du logement et de la consommation.
Même constat pour Thierry Hanesse, responsable de gestion locative à l'office Meaux Habitat: « Ceux qui vont souffrir le plus sont ceux qui ont le plus de locataires précaires qui touchent les APL »  et « pas ceux des beaux quartiers ». Il faudrait ainsi, selon lui, préconiser « davantage de solidarité entre offices ».
Depuis la rentrée, les organismes HLM sont en conflit ouvert avec le gouvernement, dont le projet de budget 2018 prévoit une baisse de 1,7 milliard d'euros de la dépense publique dans le logement social. Après des manifestations samedi qui ont mobilisé plusieurs centaines de personnes en France, le président Emmanuel Macron a réitéré dimanche son intention d'imposer des baisses de loyers aux HLM pour compenser la réduction des APL à leurs locataires.
Le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, a, de son côté, fait valoir la « nécessité de restructurations et de mutualisations »  des offices publics HLM dont il a souligné « la grande diversité ». Lui qui avait été hué lors du congrès des bailleurs sociaux fin septembre à Strasbourg a tenu à garder la « porte ouverte aux bailleurs sociaux »  pour « trouver des solutions constructives ». « Si l’on veut un dialogue utile, il faut retirer l'article 52 »  sur les réformes concernées dans le projet de loi de finances 2018, a rétorqué le président de FOPH, Alain Cacheux après avoir été reçu à l'Assemblée nationale.
Et « comment voulez-vous regrouper des organismes qui vont mourir ? », a-t-il déclaré à l'AFP, annonçant sans les détailler d'autres « axes d'action », certain que « les collectivités locales vont monter au créneau et que la filière du bâtiment va se réveiller ». Les organismes HLM ont reçu le soutien de la plupart des associations d'élus dans le bras de fer qui les opposent au gouvernement. (AFP)

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