Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 26 juin 2017
Développement durable

L'un des secrétaires d'État de Nicolas Hulot sera en charge du dialogue avec les élus

Le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a donné vendredi sa première interview, lors de laquelle il a commencé à dévoiler quelques-unes de ses pistes de travail. Il a notamment annoncé que l’un de ses deux secrétaires d’État allait se consacrer au « dialogue avec les territoires ».
« Sans les élus, sans les territoires, la transition écologique on n’y arrivera pas », a déclaré le ministre. C’est pourquoi l’un des deux secrétaires d’État qui lui ont été adjoints lors du remaniement de la semaine dernière, Sébastien Lecornu, dont les attributions n’ont pas été officiellement décrites, devrait être affecté au dialogue avec les élus. « La transformation écologique, énergétique, agricole, est conditionnée à la dynamique des territoires ». Sébastien Lecornu – qui était jusqu’à présent maire de Vernon et président du conseil départemental de l’Eure – a une « connaissance des territoires »  qui le rend particulièrement apte à ce rôle, selon Nicolas Hulot.
Le ministre a également expliqué vendredi que « la santé »  était la priorité de son ministère, et qu’elle doit « primer sur toute autre considération ». Il a évoqué la question de la pollution et de l’usage de la voiture. Sur la circulation alternée, Nicolas Hulot a indiqué qu’il allait « faire en sorte qu’on n’attende pas si longtemps »  pour mettre en place « certains dispositifs ». Il a annoncé qu’il souhaitait « très vite »  supprimer toutes les dispositions fiscales favorisant le diesel et que, apparemment dès la prochaine loi de finances, le prix du diesel à la pompe sera aligné sur celui de l’essence. Sans entrer dans les détails sur ce qu’il compte faire contre cette situation, il a souligné l’injustice qu’il y a à « mettre les gens dans des zones où le marché immobilier est moins cher et où il n’ont pas accès aux modes doux et aux transports collectifs », parlant pour ces personnes de « triple peine ».
Nicolas Hulot a également évoqué la question de l’abattage des loups, en affirmant que signer un arrêté autorisant l’abattage de loups était probablement « la tâche la plus dure »  que lui imposait son ministère, mais en expliquant qu’il lui est impossible de ne pas entendre la détresse des éleveurs dont les troupeaux sont décimés.
Le ministre a promis que dès l’automne, le gouvernement allait présenter une nouvelle réforme du Code minier, visant à « interdire toute nouvelle exploration »  pour rechercher des hydrocarbures aussi bien en métropole qu’outre-mer. Les permis déjà autorisés ne peuvent en revanche pas être retirés. Nicolas Hulot n’a en revanche pas précisé si cette réforme du Code minier allait inclure d’autres mesures, très attendues par les élus concernés, notamment sur la fiscalité des mines, ni évoqué le cas de permis pour des recherches autres que les hydrocarbures.
Il a enfin confirmé que des « états généraux de l’alimentation », sur le modèle du Grenelle de l’environnement, allaient être organisés à brève échéance, avec « tous les acteurs autour de la table ».
Le ministre n’a pas évoqué une des questions qui préoccupent le plus les élus, à savoir l’obligation de procéder à la réhabilitation énergétique des bâtiments publics, et surtout le problème du financement de cette mesure, qui pourrait coûter plusieurs milliards d’euros aux collectivités. On se rappelle que le candidat Macron avait promis une enveloppe de 4 milliards d’euros pour soutenir les collectivités sur ce terrain.
Ce matin, une polémique a débuté sur les intentions du gouvernement en matière de gestion des pesticides : la chaîne RMC a en effet publié un document de travail du gouvernement, datant de la semaine dernière, où il apparait que ce dernier s’apprêterait à revenir sur l’interdiction de l’épandage aérien des pesticides et l’interdiction des néonicotinoïdes. Interrogé sur BFM, le nouveau ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, a nié la première affirmation (« c’est faux » ) ; et reconnu que sur les néonicotinoïdes, la loi votée l’année dernière allait « au-delà de la réglementation européenne »  et que cela posait un problème. Dossier à suivre.
F.L.

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