Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 24 juin 2002
Conseils municipaux

Les 2 100 habitants de Salin-de-Giraud veulent faire sécession avec la ville d'Arles

Les habitants du village carmaguais de Salin-de-Giraud se sont prononcés à plus de 69% pour faire sécession de la commune d'Arles, en signant une pétition à cette fin, a-t-on appris dimanche auprès des organisateurs de l'initiative. Les 50 000 Arlésiens occupent un territoire vaste comme trois fois Marseille (pour une population seize fois moins importante) englobant la plus grande partie de la Camargue et de nombreux hameaux éparpillés entre manades et marécages. Parmi eux, Salin-de-Giraud, perdu au milieu d'un océan de marais salants. Créé de toutes pièces à partir de 1855 par Les Salins du Midi et le groupe chimique Solvay, le village est un étonnant mélange de typiques mas camarguais et de corons ouvriers. Jusqu'en 1953, Salin est une propriété privée, incluse dans la commune d'Arles. Mais le jour où le territoire tombe dans le domaine public, les Saliniers restent Arlésiens. L'association STOP (Salin Tradition Ouverture et Projet), qui revendique 1 200 adhérents, avait organisé pendant trois jours, de vendredi jusqu'à dimanche 20h, ce "scrutin" par lequel les 1 620 électeurs inscrits sur le périmètre du projet (2 100 habitants au total) étaient invités à demander leur "indépendance" par rapport à la commune d'Arles, dont la mairie est située à 45 km. Selon le trésorier adjoint de STOP, Gérald Heblard, la pétition a recueilli dimanche soir 1 128 signatures, soit 69,6% des inscrits, tandis que 206 personnes non inscrites sur les listes électorales lui ont également apporté leur soutien. Il y a un an, une première pétition avait recueilli 916 signatures d'habitants de ce territoire. Comme le veut le Code général des collectivités territoriales, qui prévoit le droit pour "une partie du territoire d'une commune de s'ériger en territoire indépendant", la pétition devait être renouvelée un an plus tard. Cette dernière doit désormais être transmise "dans les jours qui viennent", selon Gérald Heblard, au préfet de région qui diligentera une enquête et consultera les collectivités locales.

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