Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 20 novembre 2012

Emplois d'avenir en Outre-mer : une « bouée de sauvetage » mais pas la seule solution

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© A. Faidy
La première journée du Congrès des maires de France a été consacrée hier, comme le veut la tradition, à l’Outre-mer. Venus de quatre continents, plusieurs centaines d’élus des Outre-mer ont débattu toute la journée de sujets tels que l’emploi ou les conséquences de la crise.
« L’Outre-mer connaît plus de croissance que la métropole, mais la dégradation de la situation de l’emploi se poursuit », a constaté Jean-Pierre Théodore Roumillac, maire de Matoury et président de l’Association des maires de Guyane, pour introduire la table-ronde sur l'emploi. Face au « désarroi des populations » déploré par un élu de La Réunion, les territoires n’hésitent pas à prendre le problème à bras-le-corps. Comme Jean-Michel Loutoby, directeur de la Mission locale Nord-Martinique, venu exposer les pistes qu’il explore pour les jeunes depuis une dizaine d’années : emplois saisonniers en métropole, rencontres avec des cuisiniers, tutorat par des chefs d’entreprise.
Philippe Leraître (délégation générale à l’Outre-mer) a insisté sur le fait que les emplois d’avenir constituaient des leviers pour l’emploi des 16 à 25 ans, qui s’appuient sur la formation, un investissement de l’État sur trois ans (jusqu’à cinq ans dans certains cas) et visent l’insertion durable dans l’emploi. « L’annonce de 100 000 emplois en 2013, et de 40 000 nouveaux contrats d’accompagnement dans l’emploi, pose notamment la question des moyens supplémentaires qui seront attribués aux missions locales pour développer leurs interventions », a souligné Jacques Pélissard, président de l’AMF.
Aux communes qui s’interrogent sur la manière de financer leur « reste à charge », Jean-Michel Loutoby a indiqué qu’en Martinique la région et le département étaient en train de s’associer pour en prendre en charge une partie.
Les emplois d’avenir ne sauraient résumer l’avenir de l’emploi pour les Ultramarins, ont déclaré ensemble les élus d'Outre-mer. Pour Maurice Gironcel, maire de Sainte-Suzanne (La Réunion), ils constituent « une bouée de sauvetage » indispensable pour une jeunesse en recherche d’inclusion sociale. Mais, a-t-il poursuivi, ils sont indissociables d’une réflexion sur la création de filières d’avenir et sur la détection de gisements d’emplois (environnement, énergies vertes, services à la personne…).
Yolaine Costes, vice-présidente de la région Réunion, a souligné l’intérêt des passeports mobilité qui permettent aux jeunes de se former hors du territoire, et d’y revenir occuper un emploi. Elle a rappelé que la programmation des fonds européens 2014-2020 était une opportunité pour la construction des projets de territoire.
« Il faut passer à une logique de métiers porteurs et émergents », est venu plaider Philippe Maitreau, adjoint au maire de Mulhouse (Haut-Rhin), qui a insisté sur l’importance de la création d’entreprises pour le développement de l’emploi local. Sur ce point, plusieurs élus, dont René Noël, président de l’Association des maires de la Guadeloupe, ont suggéré que le statut d’auto-entrepreneur soit modifié pour que les banques acceptent de les accompagner : « Je lance cette idée pour que ce dispositif devienne enfin créateur de richesses et d’emplois », a déclaré René Noël.

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