Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 21 juillet 2009
Environnement

Un nouveau label pour garantir la qualité des eaux de baignade

Un nouveau label garantissant la qualité des eaux de baignade, fondé sur un cahier des charges exigeant et des prélèvements tout au long de la saison estivale, doit permettre aux communes littorales françaises de devancer l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation européenne en 2015. Il a été symboliquement décerné par la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, aux plages de Cavalaire (Var). Un nouveau label garantissant la qualité des eaux de baignade, fondé sur un cahier des charges exigeant et des prélèvements tout au long de la saison estivale, doit permettre aux communes littorales françaises de devancer l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation européenne en 2015. Cavalaire, 6.700 habitants hors-saison, voit sa population décupler pendant l'été: c'est donc à cette période, quand la foule s'entasse sur son sable blond et non en plein hiver, que la commune classée «Station balnéaire» depuis 1956, pratique ses prélèvements d'eau de mer, trois fois par semaine de la mi-juin à la mi-septembre. «Ca n'a l'air de rien, de dévoiler un panneau», remarquait Mme Jouanno en plantant le logo sur la plage du Parc. «Mais on ne se rend pas compte du travail qu'il y a derrière». Le cahier des charges du label «Démarche Qualité des eaux de baignade», élaboré par le bureau Veritas, est sévère: identification de toutes les sources de pollution potentielles et mise en place d'indicateurs pour les anticiper; surveillance obligatoire pendant toute la saison de baignade par des prélèvements réguliers; et engagement d'informer le public en cas de problème. «Ici à Cavalaire, le principal problème viendrait de la survenue d'un orage après une longue période sèche», explique Perrine Desbureaux, qui a piloté le projet chez Veritas. «Auparavant, on s'intéressait surtout aux conséquences d'une pollution et assez peu à ce qui passait en amont. Or, 80% des pollutions viennent de terre et les 20% restant sont le fait des bateaux», rappelle Chantal Jouanno. En revanche, une surpopulation temporaire des plages (8.000 personnes par jour à Cavalaire) ne pose pas problème, assure Jean-Philippe Morin, responsable des prélèvements à l'Observatoire marin de Cavalaire, créé en 1994. C'est lui qui envoie ses équipes puiser leur échantillon à un mètre de profondeur minimum et 50 cm sous la surface. Les bactéries sont les ennemies les plus redoutées, notamment Escherichia coli (E.coli) et les entérocoques, qui déclenchent de violentes gastrites et qui imposeraient aussitôt la fermeture de la baignade. Hormis les orages, M. Morin surveille de près les gros bateaux au mouillage, susceptibles de déverser leurs eaux sales dans la baie. Car, côté terre, Cavalaire a engagé depuis le milieu des années 90 une démarche de port propre et surtout s'est dotée en 2006 d'une station d'épuration aux normes en partage avec Ramatuelle. «Notre environnement, c'est notre Tour Eiffel à nous: notre économie entière en dépend», justifie le maire de la ville, Annick Napoléon. A ce jour, neuf communes du littoral ont déjà satisfait aux critères du nouveau logo. Mais il en reste environ 3.200. Or, même si 1,5 milliard d'euros ont été débloqués cet hiver par l'Etat pour accélérer les travaux, de nombreuses communes sont toujours dépourvues de station d'épuration. La situation dans les Alpes maritimes est particulièrement préoccupante. De même que sur certaines côtes bretonnes où les eaux des champs chargées de nitrates ruissellent directement dans la mer. A partir de l'entrée en vigueur de la réglementation européenne en 2015, toute plage où la qualité des eaux sera jugée «insuffisante» devra être impérativement fermée : l'an dernier, elles étaient 131 dans ce cas, selon une étude de l'association Surfrider. (AFP)

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