Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 18 novembre 2008
Environnement

Le développement des éoliennes devraient être encadré pour éviter le «mitage» du territoire et la concertation locale, «améliorée»

L'encadrement de l'installation des éoliennes en France sera «amélioré» afin d'éviter le «mitage» (prolifération non maîtrisée) du territoire et de préserver «la qualité de vie» des riverains, a annoncé lundi le gouvernement. Compte tenu de l'augmentation de la puissance des éoliennes (2,5 à 3 MW aujourd'hui contre 1 MW il y a quelques années), les objectifs à l'horizon 2020 pourraient être atteints, pour l'éolien terrestre, grâce à un parc de 8.000 éoliennes, soit 6.000 de plus qu'aujourd'hui. S'il confirme les objectifs ambitieux de la filière - multiplication par dix de la production pour atteindre 25.000 MW de puissance installée en 2020 - le ministère de l'Ecologie a jugé nécessaire d'«améliorer l'encadrement réglementaire, ainsi que la concertation locale». Mais le ministre est resté imprécis sur les décisions qui seront prises dans ce domaine. «On va débattre avec le parlement, je n'ai pas d'arrières pensées (...) On trouvera le bon équilibre», a commenté hier le ministre Jean-Louis Borloo. «Nous ne ferons pas faire aux éoliennes des procédures de type centrales nucléaires!», a-t-il lancé, sans autre précision. Pour des raisons à la fois esthétiques et d'efficacité énergétique, le gouvernement souligne la nécessité de privilégier la construction de parcs de taille plus importante qu'actuellement. Depuis plusieurs mois, les anti-éoliens, qui ont manifesté début octobre pour réclamer la suspension immédiate du programme de développement des mâts prévu par le Grenelle de l'environnement, multiplient les initiatives. L'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing est devenu leur porte-drapeau. Pour André Antolini, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), cette annonce sème le doute. «C'est bien de réaffirmer les objectifs mais nous sommes perplexes sur le fait qu'on nous annonce une nouvelle réglementation dont on ne sait pas du tout de quoi elle sera faite», a-t-il expliqué. «Ce qui est dit est: on va changer les règles du jeu», a-t-il ajouté, estimant que les professionnels du secteur avaient «des raisons d'être inquiets». Pour les opposants à cette forme d'énergie renouvelable, par ailleurs considérée comme «indispensable» si la France veut tenir ses engagements européens à l'horizon 2020, l'annonce gouvernementale montre que la perception sur le sujet est en train de changer. «C'est la première fois qu'ils reconnaissent qu'il y a un problème», s'est félicité Jean-Louis Butré, président de la Fédération environnement durable, tout en se déclarant une nouvelle fois opposé à une réglementation spécifique pour les éoliennes. «Une éolienne est une installation industrielle, c'est une machine électrique qui fait 150 mètres de haut, il faut appliquer les législations existantes en France», a-t-il jugé.

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