Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 17 mai 2006
Emploi

Près de 51.000 créations d'emplois salariés dans le secteur marchand en six mois

Le ministre délégué à l'Emploi, Gérard Larcher, a annoncé mardi la création de 50.700 emplois salariés dans le secteur marchand en six mois (d'octobre à mars), saluant «un redressement sensible» de l'emploi, en particulier dans le BTP, alors que les économistes sont plus nuancés. Le ministre n'a pas attendu la publication, initialement prévue mercredi, des chiffres par l'INSEE. «Il me semblait important de les donner d'abord à la représentation nationale», a justifié M. Larcher devant les députés, témoignant du penchant des gouvernements à annoncer avant l'heure les indicateurs favorables à l'approche d'échéances électorales. L'emploi a progressé de 30.600 postes au dernier trimestre 2005 (+ 0,2%, chiffre révisé), et de 20.100 postes (+ 0,1%) au premier trimestre 2006, selon les chiffres provisoires de l'Insee cités par le ministre, soit 50.700 au total en six mois, du jamais vu depuis 2001, a fait remarquer le ministre. Cela «confirme le redressement sensible de l'emploi» et une «accélération de la création d'emplois», s'est-il félicité. Compte tenu de la révision à la hausse du dernier trimestre (de 20.500 à 30.600), le nombre de créations d'emplois en 2005 s'est élevé à 62.400, après une année 2004 où seulement 15.700 emplois avaient été créés. La progression d'octobre à mars est essentiellement due à la construction, un secteur qui crée des emplois depuis début 2003. Environ 15.000 emplois (+1,1%) ont été créés au premier trimestre 2006 dans le BTP, soit, selon M. Larcher, la «plus forte progression trimestrielle dans ce secteur depuis les années 70». En un an, la progression est de 46.800 emplois (+3,6%). L'industrie en revanche a continué à détruire des emplois au premier trimestre (-24.400 soit -0,6 %) et le tertiaire à en créer (+29.500, + 0,3%). Interrogés par l'AFP, les économistes se montrent plus nuancés que le ministre. Pour Marc Touati, économiste en chef de Natexis, «une augmentation de 0,1% au premier trimestre, c'est un bon chiffre, mais ce n'est pas l'euphorie. Compte tenu de la reprise observée depuis l'été dernier, on aurait pu espérer mieux». Il prévoit quelque 125.000 créations d'emplois en 2006, «mais si jamais on a une situation où l'euro reste à un niveau élevé, et le pétrole aussi, il est clair que la reprise ne passera pas l'automne», ajoute-t-il. La croissance des emplois au 1er trimestre est «due à un effet de rattrapage, c'est assez mécanique», affirme Nicolas Bouzou, de l'Institut d'études économiques Xerfi. «Il faut garder le sens des proportions, et ne pas oublier qu'on sort d'une période de très faible créations d'emplois». Secteur «très volatil», selon lui, la construction «risque de créer à l'avenir moins d'emplois» en raison d'un «ralentissement de l'immobilier». «Le secteur intéressant, c'est celui des services, et en France, on ne crée pas assez d'emplois dans ce secteur», dit-il. Il estime à quelque «80.000 à 100.000» le nombre de créations nettes d'emplois en France en un an, «ce qui suffira à faire baisser le chômage». Les économistes sont divisés sur l'impact du CNE (contrat nouvelles embauches, réservé aux entreprises de 20 salariés et moins) sur la création d'emplois, «évident» pour Natexis, «peu visible» pour Xerfi. Quelque 452.000 intentions d'embauche de CNE ont été déclarées depuis septembre 2005, selon l'ACOSS, mais il faut compter sur les substitutions entre CNE et autres contrats (CDD et CDI classiques) et les licenciements, que l'employeur n'a pas à justifier pendant les deux premières années du contrat.c=http://www.b

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