Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 7 juillet 2014
Emploi

Les métropoles ont mieux résisté à la crise selon l'Insee

Les récentes études de l’Insee viennent confirmer, l’une après l’autre, le décrochage de la France rurale et des villes petites et moyennes, au profit des métropoles : selon la dernière en date, publiée fin juin, le pays connaît actuellement un phénomène de « métropolisation »  qui se traduit par une concentration accrue des emplois et de la population active dans les plus grandes aires urbaines.
Ainsi, selon l’Insee, malgré la crise et une faible hausse globale du « noyau dur »  de la population active (les actifs de 25 à 54 ans), ce phénomène a progressé entre 2006 et 2011 de 1,1 % à Paris, et de 2,6 % dans l’ensemble des treize plus grandes aires urbaines de province : Lyon, Marseille, Toulouse, Lille, Bordeaux, Nantes, Nice, Strasbourg, Rennes, Grenoble, Rouen, Montpellier et Toulon. « Parmi elles, Grenoble, Rouen et surtout Strasbourg font exception avec un faible dynamisme (de + 0,3 à - 1 %) », révèle l’étude.
C’est aussi dans ces aires métropolitaines que la croissance de l’emploi est la plus soutenue : + 4,7 % dans les treize aires de province et + 2,6 % pour Paris, toujours sur la même période.
« Face à un choc de moindre ampleur dans les activités tertiaires, le marché du travail des métropoles, peu orienté vers l’industrie, a mieux résisté que dans le reste du pays », écrit l’Insee. Autre conséquence de la métropolisation, selon l’étude, la part des cadres dans la population active augmente dans les très grandes aires urbaines, ce qui les préserve mieux du chômage.
À l’inverse, « davantage tournées vers l’industrie, les moyennes et petites aires ont plus subi la crise de 2008, qui a frappé de plein fouet ce secteur », poursuit l’institut. En effet, partout l’industrie est foudroyée : elle a perdu 11,3 % de ses emplois entre 2006 et 2011, tandis que les effectifs de l’agriculture ont reculé de 9,2 %. En conséquence, le noyau dur de la population active y décroît de 2,5 %. Le taux de chômage dans les petites et moyennes aires urbaines est en outre supérieur d’un point à la moyenne nationale, qui est de 10,7 %. Il est à noter que toutes les futures métropoles ne sont pas égales devant le chômage, nettement plus élevé que la moyenne à Montpellier (13,5 %), Marseille ou Lille, mais plus bas à Rennes (7,9 %). Globalement cependant, le chômage n’y augmente que faiblement, voire baisse comme à Marseille ou Toulon.
C’est que les particularités géographiques, démontrées dans la récente étude de l’Insee sur les régions en décrochage (lire Maire info du 3 juin), jouent également un rôle important. « Ainsi le nord de la France, en particulier le Nord-Est, reste marqué par son passé industriel », décrit l’étude. La population active de 24 à 54 ans y diminue, tout comme dans un « vaste Bassin parisien », hors l’aire urbaine de Paris, ou dans la « diagonale aride »  qui va du Limousin à la Lorraine. Le taux de chômage y augmente plus fortement également. « Les aires urbaines du Sud-Ouest et de la façade atlantique, plus particulièrement les plus grandes, sont celles qui ont le mieux résisté à la crise économique : Bordeaux, Toulouse, Nantes, Rennes », même si là encore certains pôles urbains moins importants sont en décrochage, comme à Angoulême ou Redon.

Télécharger l’étude de l’Insee sur les métropoles et la crise.

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