Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 29 septembre 2006
Emploi

La baisse du chômage marque le pas

La baisse du chômage a marqué une pause au mois d'août, le taux de chômage remontant à 9%, mais le gouvernement assure que cet accident de parcours ne remet pas en cause son objectif de ramener le nombre de chômeurs sous la barre des 2 millions en 2007. Le nombre de chômeurs de catégorie 1 (DEFM1), qui sert de baromètre officiel en France, a reculé de seulement 200 personnes au mois d'août, pour arriver à 2.159.700 personnes, en recul de 10,3% sur un an. Dans le même temps, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) a, lui, légèrement progressé, gagnant 0,1 point pour repasser à 9% de la population active. Cette apparente contradiction s'explique par des différences dans le mode de calcul des deux indicateurs, qui ne recoupent pas tout à fait les mêmes réalités. Dans la catégorie des DEFM1 sont comptabilisés les demandeurs d'emploi qui n'ont exercé aucune activité dans le mois, mais aussi ceux qui ont occupé des «petits boulots», à condition que leur durée n'ait pas excédé 78 heures. Le BIT, seule norme permettant des comparaisons internationales, considère que seuls les demandeurs d'emploi n'ayant pas travaillé dans le mois peuvent être comptés comme chômeurs, excluant des statistiques ceux ayant eu une activité, même réduite. En revanche, contrairement aux DEFM1 (qui recherchent un CDI à temps complet), le BIT inclut dans ses statistiques - qui sont élaborées par l'Insee à partir des listes de l'ANPE -, les chômeurs qui recherchent un contrat à durée déterminé (CDD) ou un travail à temps partiel. Or, sur cet ensemble, le nombre de chômeurs n'ayant exercé aucune activité a augmenté d'environ 10.000, entraînant une hausse du chômage au sens du BIT, a expliqué le ministère. En tout état de cause, la baisse du chômage engagée en mars 2005 - et qui a concerné 314.000 personnes en 19 mois - a marqué le pas en août. Le chômage avait reculé de 1,2% en juin et en juillet, passant successivement à 9% puis à 8,9% de la population active, un niveau jamais atteint depuis mars 2002. Selon le ministre de l'Emploi, Jean-Louis Borloo, cette pause s'explique par des phénomènes purement ponctuels. Elle serait notamment due à une «baisse du nombre de saisonniers» et à l'arrivée sur le marché du travail des jeunes diplômés, qui s'inscrivent à l'ANPE à la fin de l'été, au moment où ils commencent à chercher un premier emploi. En Allemagne, qui affronte également un chômage élevé depuis plusieurs années, le nombre de chômeurs a lui aussi enregistré une hausse soudaine en août, avant de reprendre sa baisse en septembre, selon les chiffres publiés jeudi par Berlin. En France, «la tendance lourde est à la baisse, le cap des 2 millions dans l'année 2007 sera tenu», a assuré M. Borloo devant la presse. La veille, son homologue de l'Economie, Thierry Breton, avait réaffirmé qu'un taux de chômage sous la barre des 8% était «atteignable» en 2007, grâce aux 250.000 «créations d'emploi» prévues sur l'année. Le gouvernement semble toutefois se montrer plus prudent que par le passé. En juillet, Dominique de Villepin avait annoncé son intention de faire passer le nombre de chômeurs sous la barre des 2 millions dès le début de 2007, peu après que Jacques Chirac eut fixé comme objectif de repasser sous un taux de 8% d'ici l'été prochain.

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