Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 27 avril 2009
Emploi

50.000 contrats d'accompagnement dans l'emploi, financés à 90% pendant un an par l'État, à des jeunes mais dans des fonctions aux «compétences transférables» dans le privé

Le président de la République a annoncé vendredi dans le Val-d'Oise un «plan d'urgence» de 1,3 milliard d'euros pour favoriser l'emploi et la formation des moins de 26 ans, premières victimes de la forte remontée du chômage causée par la crise. Devant les stagiaires et l'encadrement d'un centre de formation du groupe Veolia Environnement à Jouy-le-Moutier, M. Sarkozy a présenté une série de mesures centrées sur la formation en alternance qui doivent permettre, a-t-il dit, «d'aider 500.000 jeunes à trouver un emploi ou une formation». Alors que, selon les prévisions les plus pessimistes, 650.000 jeunes seront au chômage à la fin de l'année, M. Sarkozy a affirmé sa volonté de remettre en cause la «très mauvaise habitude française» du chômage structurel des jeunes, plus élevé que dans les autres pays riches. «Si on ne fait rien, ce sont entre 170.000 et 220.000 jeunes de plus qui pourraient se retrouver au chômage d'ici fin 2010», a-t-il prévenu. «Cela, a-t-il souligné, je ne peux l'accepter». Le chef de l'Etat a donc choisi de faire «le pari de l'apprentissage» en accordant des avantages financiers aux entreprises pour qu'elles recrutent davantage d'apprentis ou de jeunes en contrats de professionnalisation, dont le nombre a chuté ces derniers mois. M. Sarkozy a ainsi fixé un «objectif très ambitieux» de recruter 320.000 apprentis entre juin 2009 et juin 2010, soit 35.000 de plus qu'en 2008, en étendant l'exonération totale de charges sociales à toutes les entreprises et en y ajoutant une prime de 1.800 euros pour celles de moins de cinquante salariés. Pour les contrats de professionnalisation, il a fixé la barre à 170.000 d'ici juin 2010, soit 30.000 de plus que l'année dernière, en versant pour chaque nouveau recrutement une prime de 1.000 euros aux entreprises, portée à 2.000 euros pour les jeunes qui n'ont pas le niveau Bac. Pour donner un coup de pouce aux stages, M. Sarkozy a par ailleurs annoncé que leurs bénéficiaires devraient dorénavant être rémunérés à partir de deux mois de stage, contre trois aujourd'hui. Il a également promis le versement d'une prime de 3.000 euros aux entreprises qui embaucheront en CDI un jeune stagiaire avant la fin septembre. Le président a enfin confirmé le recours aux contrats aidés, longtemps honnis par la droite, en annonçant une enveloppe complémentaire de 30.000 contrats financés à hauteur de 90% par l'Etat pendant un an. Destiné surtout aux collectivités locales, l'objectif est d'affecter 50.000 contrats d'accompagnement dans l'emploi (financés à 90% pendant un an par l'État) à des jeunes mais dans des fonctions aux «compétences transférables» (communication, gestion du patrimoine, petite enfance, informatique, etc.) dans le privé. Pôle emploi sera chargé de proposer à leurs bénéficiaires des emplois en entreprise ou des formations qualifiantes. Rappelons que, le 16 avril dernier (voir nos infos en lien ci-dessous), le ministère de l'Economie avait annoncé, pour 2009, l'augmentation, à raison de 100.000 contrats supplémentaires au total (y compris, donc, les 50.000 annoncés vendredi par le chef de l’Etat), de l'enveloppe des contrats aidés du secteur non marchand qui s'élèvera, en conséquence, à 330.000 contrats aidés dans ce secteur. Cette «hausse significative» du nombre des contrats aidés, qui «tient compte de la dégradation de la situation économique et de son impact sur le marché du travail, bénéficiera, dès le premier semestre de 2009, aux personnes rencontrant des difficultés d'accès à l'emploi du fait de la crise actuelle.»

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