Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 25 juillet 2006
Démographie

En 2050, la France devrait compter sur 1,4 actif pour un inactif, contre 2,2 en 2005

La population active en France devrait progresser jusqu'en 2015, puis se stabiliser autour de 28,5 millions, mais l'augmentation de la population âgée aboutira à 1,4 actif pour un inactif de plus de 60 ans en 2050, selon une étude prospective publiée mardi par l'Insee. Ces dix dernières années, la population active a augmenté de 1,8 million de personnes. Elle devrait augmenter encore en 2007, puis d'ici à 2015, avec une croissance ralentie, gagner encore près de 700 000 personnes et s'établir ensuite jusqu'en 2050 entre 28,2 et 28,5 millions (contre 27,6 millions en 2005). Néanmoins, du fait de la forte croissance à venir de la population âgée, la France ne devrait compter que sur 1,4 actif pour un inactif de plus de 60 ans en 2050, contre 2,2 en 2005. Ces nouvelles projections tendancielles de l'Insee s'appuient sur la révision à la hausse de la population française totale ainsi que sur une remontée de l'activité des seniors, conséquence de la réforme des retraites. La France métropolitaine pourrait en effet gagner plus de 9 millions d'habitants d'ici 2050 et compter alors 70 millions de personnes, selon une récente autre étude de l'Insee actualisant ses projections. Par ailleurs, les réformes des retraites de 1993 et 2003, qui allongent les durées de cotisation, jouent sur l'activité des seniors. Ainsi, l'activité des 60-64 ans qui diminuait depuis plus de trente ans devrait remonter, sous l'effet combiné des réformes et de l'allongement de la durée des études. En 2050, les seniors devraient rester en activité entre un et deux ans de plus, un taux d'activité qui renouerait avec celui du début des années 1980 pour les hommes et du début des années 1970 pour les femmes. L'accroissement de l'activité des femmes s'est ralentie au cours de la dernière décennie, chez les plus jeunes. Elle va se poursuivre seulement chez les 40-54 ans. La population globale en France augmente mais vieillit : la part des 50 ans et plus dans la population active va continuer à progresser, à la fois parce que l'activité des seniors remonte, mais aussi parce que se retrouvent dans cette classe d'âge les générations nombreuses nées entre 1946 et 1970. La part des 55 ans et plus passerait de 11,3% en 2005 à 14,8% en 2050, alors que celle des 25-54 ans chuterait de trois points. Le scénario de l'Insee s'appuie sur l'hypothèse que les tendances actuelles se maintiennent : un apport migratoire annuel de 100 000 personnes par an, une fécondité de 1,9 enfant par femme (le niveau observé depuis le début des années 2000), et une baisse de la mortalité au même rythme que ces quinze dernières années. Un solde migratoire différent aurait un effet immédiat sur le nombre d'actifs, alors qu'une remontée ou une baisse de la fécondité ne jouerait qu'après 2025, lors de l'entrée sur le marché du travail des générations à naître. Ces variantes n'auraient cependant que peu d'impact sur le rapport entre actifs et inactifs de plus de 60 ans. La variable fécondité jouerait sur un million et demi d'actifs en plus ou en moins en 2050, autant qu'une différence de 50 000 migrants en plus ou en moins. En revanche, le comportement des seniors reste la principale source d'incertitude sur l'évolution de la population active, le risque étant qu'ils ne choisissent de prendre leur retraite plus tôt en acceptant des niveaux de pensions plus bas.c=http://www.clsidw.com

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