Maire-info
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Édition du jeudi 21 janvier 2016
Démographie

Bilan démographique 2015 : baisse de la fécondité et nombre de décès record

La France reste le deuxième pays le plus peuplé d’Europe derrière l’Allemagne et devant le Royaume-Uni, selon le dernier recensement de l’Insee publié mardi. Au 1er janvier 2016, la France comptait 66,6 millions d'habitants, dont 64,5 millions vivant en métropole et 2,1 millions dans les cinq départements d'outre-mer. La population a ainsi augmenté de 247 000 personnes, soit une hausse de 0,4 % au cours de l’année 2015. Pour l’essentiel, le principal moteur de la croissance démographique reste le solde naturel (+ 200 000) qui est toutefois le plus bas enregistré depuis 1976. En cause, une natalité en baisse et une mortalité en forte hausse.
En effet, le nombre de naissances a diminué légèrement par rapport à 2014 (- 19 000) et s'est établi à 800 000 en 2015. « Cette baisse s’explique par la diminution de la population féminine en âge de procréer et la légère baisse de la fécondité », observe l’institut. Le nombre de femmes en âge de procréer de 20 à 40 ans diminuant régulièrement depuis 1995. L’institut rappelle toutefois que la natalité « est globalement stable »  en France depuis le baby-boom. Et malgré un « léger recul », la fécondité (qui est passée de 2, en 2014, à 1,96 en 2015) se maintiendrait à « un niveau élevé »  par rapport aux autres pays européens, selon l’Insee. Cependant, cette diminution de la fécondité, observée uniquement chez les femmes de moins de 35 ans, « n’entraîne pas forcément une diminution du nombre moyen d’enfants qu’elles auront à la fin de leur vie féconde, par rapport aux femmes des générations précédentes », indique l’institut. Cette variation irait « de pair avec l’augmentation de l’âge moyen des mères ».
Ce ralentissement de la hausse de la population s’explique avant tout par le nombre de décès qui augmente fortement (+ 41 000) et atteint 600 000 décès en 2015, soit une hausse de 7,3 %. Il n'avait jamais été aussi élevé depuis l'après-guerre. Cette hausse de la mortalité serait, selon l’Insee, principalement liée « à des conditions épidémiologiques et météorologiques peu favorables ». L’intense et long épisode grippal du début d’année, la canicule du mois de juillet et les vagues de froid du mois d’octobre permettraient de comprendre cette brutale augmentation. Le nombre important de décès serait aussi le résultat mécanique du vieillissement de la population. Sous l’effet de l’avancée en âge des générations nombreuses du baby-boom, 18,8 % de la population avait 65 ans ou plus au 1er janvier 2016, une part qui a augmenté de 2,4 points en dix ans et de 3,7 points en 20 ans.
Conséquence, l’espérance de vie a reculé de manière inédite en 2015. De 0,3 an pour les hommes et de 0,4 an pour les femmes. Ainsi, « dans les conditions de mortalité de 2015 », une femme vivrait en moyenne 85 ans et un homme 78,9 ans. Mais, à ce stade, rien n’indique que ce phénomène est voué à se pérenniser. « Même si sur une longue période l’espérance de vie à la naissance s’accroît, des baisses ont déjà été observées par le passé », précise l’Insee.
Par ailleurs, la baisse des mariages a repris. En 2015, 239 000 mariages ont été célébrés en France (contre un peu plus de 241 000 en 2014), dont 231 000 entre personnes de sexe différent et 8 000 entre personnes de même sexe (contre 10 522 en 2014).
A.W.

Télécharger le bilan démographique 2015 de l’Insee.

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